Le projet

De la source de la Seine jusqu’au Havre à la nage

Au début de l’année 2020, je me suis lancé un défi: descendre la Seine à la nage, depuis Source Seine -au Nord-Ouest de Dijon- jusqu’au Port du Havre, soit 780km de nage en autonomie et sans assistance.

Mes diverses expériences de nage dans les eaux les polluées de Dakar et de la Seine, m’ont poussé à m’intéresser à cette dernière en détail. J’ai donc choisi de sensibiliser le public au respect de l’eau et de la nature à ma manière: en nageant. Ce défi est pour moi l’aboutissement d’années à travailler ma résistance dans des conditions extrêmes.


Un défi sportif

Du 6 Juin au 24 juillet 2021, J’ai descendu la Seine à la nage, depuis la source (source-seine, au Nord-Ouest de Dijon) jusqu’à l’aval (Le Havre). Les difficultés étaient d’abord sportives et mentales, il m’a fallu nager 15 à 20 kilomètres par jour pendant 49 jours pour parcourir les 780 kilomètres de la Seine. La performance a été rendue plus difficile par la température, les 130 premiers kilomètres se sont faits dans une eau entre 10 et 16 degrés, et la moyenne jusqu’au Havre a été inférieure à 19 degrés. Le défi a été réalisé en autonomie et sans assistance, je me suis ravitaillé en eau chez l’habitant. Je ne disposais que d’un hamac et d’une tente pour dormir ainsi qu’un réchaud pour cuire la nourriture (voir mon matériel en détail).

Je tirais un kayak, sur lequel était attaché mon matériel de 120kg, rendant la nage plus difficile. Sur les 30 premiers kilomètres, j’ai du le tirer sur la route en lui mettant des roues, c’était de loin la partie la plus dure physiquement parlant. L’avantage de cette autonomie est qu’elle offre une immersion totale, indispensable pour montrer une image encore trop peu connue du fleuve. L’eau de la Seine était polluée, j’ai donc appliqué le protocole sanitaire de la brigade fluviale de la protection civile de Paris pour ne pas tomber malade. Un médecin était présent régulièrement pour vérifier mon état de forme. Il m’a fallu affronter le froid, la solitude, le manque de sommeil et la douleur physique pour rallier le Havre depuis la source de la Seine.

Sensibiliser le public

Compteur d’arbres plantés:

1 568

Pour chaque kilomètre parcouru 2 arbres ont été planté dans une forêt dans le Morbihan.

Le message est positif. C’est pour cela que je ne veux ni diaboliser les industriels ni baser mon message sur une politique de culpabilisation. Je veux au contraire montrer que la Seine mérite d’être préservée pour sa richesse et que l’on ne profite de la diversité qu’elle offre qu’en la respectant. La Seine offre des paysages très variés, tantôt ruraux, tantôt urbains, entrecoupés de parcs naturels et de sites industriels. Mon rôle est de partager ces différents aspects de la Seine pour en offrir une meilleure compréhension. Vivre en autonomie me permet aussi de montrer que l’on peut vivre heureux avec très peu, loin de la société de consommation.

 La Seine fait 780km de long, elle passe par quatre grandes villes, abrite aussi bien des centrales et autres sites industriels qu’une biodiversité et une nature époustouflante. Mon objectif pendant cette aventure était de montrer la beauté de ce fleuve. L’immersion que ces 49 jours en autonomie m’apporteront sera complétée par mon bagage scientifique, acquis lors de mon bénévolat à la fondation Tara et lors de mes diverses rencontres avec des spécialistes. Cela me permettra d’évoquer avec précision le fonctionnement de la biodiversité et l’impact de la pollution dans la Seine. Je profiterai du périple pour filmer les zones de pollution

Une aventure humaine

Sensibiliser le public à la protection de la Seine c’est d’abord montrer la vie qui s’organise autour. Le périple a donc été marqué de rencontres au fil de l’eau. Les rencontres c’est d’abord un partage. J’ai donc pensé à contacter des écoles avec lesquelles j’ai travaillé sur la biodiversité.

Ces écoles me suivront ensuite tout au long du parcours, j’ai organisé des rencontres plus rapides (pour ne pas ralentir mon rythme), toujours dans un désir de leur transmettre ce que j’apprends et de leur partager mon amour pour l’eau et la nature. La vie fourmille autour d’un fleuve, j’ai aussi rencontrer des agriculteurs, directeurs de sites industriels, riverains, acteurs de la Seine, dans un désir de discuter de leur lien avec la Seine.


L’aventure en chiffres

784

kilomètres me séparaient de mon objectif le 6 juin 2021, jour du grand départ. Cela équivaut à 31 200 longueurs de piscine (en bassin de 50m).

800

C’est le nombre de tonnes de déchets visibles jetés dans la seine au cours des 49 jours de mon défi. C’est aussi le chiffre qui m’a poussé à descendre la seine à la nage.

321

C’est le nombre de ponts que j’ai franchi. Le premier mesure 5m de long (pont de source seine) et le dernier 2141m (pont de Normandie).

360

C’est le nombre de communes traversées, les plus connues sont Paris, Rouen, Troyes et Le Havre. Il y avait 14 préfectures à convaincre de me laisser nager, je ne vous explique pas le mic-mac administratif pour obtenir les autorisations.

48

C’est le nombre de bivouacs que j’ai du monter. La tâche est plutôt simple en forêt mais elle se complique dans les lieux urbains.

478 000

C’est la quantité d’énergie en kilocalories nécessaire pour descendre la Seine à la nage. Une personne consomme en moyenne 2500 kcal/jour.

26

C’est le nombre d’écluses que j’ai eu a traverser. Elles ne sont pas anodines, j’ai du respecter une marge de 150m avant et après l’écluse, ce qui m’a ralenti dans ma progression. Il en a été de même pour les nombreux barrages que j’ai traversé entre Source-Seine et la première écluse à Conflans.

800

C’est le nombre de péniches que j’ai croisée. J’ai été accompagné par un bateau suiveur de Melun à Port-Marly, puis pour les traversées de Rouen et du port du Havre. Ils m’ont apporté une plus grande visibilité mais ne m’ont aidé en aucun cas.

120

C’est le poids en kg du matériel que j’ai tiré en nageant, il contenait mon campement, ma nourriture et mon matériel électronique.

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